Mieux comprendre ces jeux mortels

Le « jeu du foulard », sous toutes ses appellations, s’apparente à une pratique innocente, généralement proposée par un copain ou un groupe d’amis.

Une forme primaire de ce « jeu » est celui dit de « la tomate » dans lequel les enfants jouent à retenir leur respiration le plus longtemps possible, ce qui peut également provoquer une syncope.

D’autre forme d’accidents peuvent intervenir lors de la pratique d’apnée, par exemple à la piscine.

Certains « pratiquants » deviennent dépendants.

Le danger est extrême : toute tentative, qu’elle soit effectuée en groupe ou en solitaire, peut entraîner des séquelles irréversibles et un arrêt cardiaque.

APEAS-foulard1

Des noms différents mais un danger unique

Les jeux de strangulation possèdent divers noms, en fonction des établissements ou des régions. Les plus répandus sont : rêve indien, rêve bleu, la grenouille,, le jeu des poumons, le coma, le cosmos, le jeu de la tomate, le jeu de la serviette, l’évanouissement…

La strangulation (étranglement) amène à la suffocation suivie d’une syncope. Un arrêt cardiaque est possible à tout moment. Avant la perte de connaissance, la personne peut ressentir plusieurs sensations : étourdissement, impression de déplacement du plancher et ou des objets environnants, points lumineux devant les yeux, vision floue, bourdonnements d’oreilles.

Anoxie cérébrale
L’anoxie cérébrale est une privation d’oxygène. Les conséquences varient selon sa durée et son intensité : lenteur mentale, céphalées souvent intenses et persistantes, somnolence, tremblements et secousses musculaires, convulsions, crises épileptiques, amnésie, coma plus ou moins profond, décès.
Une anoxie sévère, prolongée au-delà de trois à quatre minutes, provoque des lésions cérébrales irréversibles. Les conséquences d’une anoxie cérébrale durable peuvent persister longtemps après la correction de l’anoxie et tous les intermédiaires existent entre la récupération complète et la mort cérébrale.

Qui est touché ?

Cette pratique, présentée comme anodine, peut toucher tout enfant, qu’il soit « initié » sous la pression du groupe, influencé (par une lecture, un film,, un site web incitatif) ou intrigué par une découverte en solitaire.
La population concernée est vaste, de 4 à 20 ans, garçons et filles de tout niveau social.

« L’initiation » débute souvent en primaire, parfois en maternelle.

Mort et séquelles à vie

Les premières évocations d’accidents datent des années 1950. Depuis 2000, une moyenne de 10 décès est recensée chaque année en France par l’APEAS (qui n’a pas connaissance de l’ensemble des cas).

Plusieurs jeunes garderont définitivement des séquelles, plus ou moins importantes, du coma dans lequel ils ont été plongés (crises épileptiques, paralysies et état végétatif irréversible).

Rechercher les signaux d’alerte auprès des jeunes peut sauver des vies.

Les signaux d’alerte discrets mais à faciles à repérer
La pratique du jeu du foulard ne s’apparente aucunement à des tentatives de suicide. Cette activité s’accompagne donc rarement de comportements étranges. Quelques détails éventuels peuvent cependant alerter les parents :

  • Traces suspectes sur le cou (parfois camouflées)
  • Lien, corde, ceinture, traînant sans raison auprès du jeune
  • Maux de tête parfois violents, récidivants, douleurs auriculaires
  • Diminution de concentration
  • Rougeurs suspectes au visage
  • Bruits sourds dans la chambre ou contre le mur (chute dans le cas d’une pratique solitaire)
  • Questions posées sur les effets, les sensations, les dangers de strangulation