Jeux expérimentaux avec une bombe sous pression dite “aérosol” [1]

Ces pratiques sont parfois révélées par les adolescents. On déplore plusieurs accidents graves, certains ayant entraîné des décès.

APEAS-aerosol

Inhalation du gaz propulseur de l’aérosol (bombes d’air, bombes de déodorant etc).
Depuis l’interdiction des fréons, les gaz utilisés répondant à la norme BS 5188 sont inactifs sur la couche d’ozone atmosphérique, mais peuvent être issus de produits pétroliers (iso-butane, propane, hydrofluorocarbones (HFC) et hydro-carbures perfluorés). L’inhalation entraine une modification de la voix ainsi qu’un effet euphorisant, effets recherchés à but récréatif, mais aussi une tachycardie, une perte de connaissance… Quelques cas mortels ont été signalés notamment par fibrillation ventriculaire. Les effets toxiques de ces gaz sont indirects et dus à la chute de concentration de l’oxygène, lorsque le sujet est exposé à des concentrations élevées. Ils provoquent une dépression du système nerveux central, et peuvent entrainer une asphyxie. Les principaux symptômes associés à l’asphyxie sont les maux de tête, des nausées, des vertiges, de l’incoordination, des difficultés respiratoires et une perte de conscience pouvant aller jusqu’à la mort par anoxie.

Gaz inertes pouvant conduire à une asphyxie :
On désigne par cette appellation les gaz suivants : gaz carbonique, azote, butane, propane, méthane, hélium… Ils sont classés parmi les gaz asphyxiants : ils bloquent l’apport et/ou la diffusion alvéolaire de l’oxygène. Ces gaz n’ont pas de toxicité directe mais entrainent un appauvrissement de l’air en O2. La symptomatologie due à l’hypoxie n’intervient qu’après une exposition dans un lieu confiné : on retrouve essentiellement des céphalées, une sensation de malaise général, une incoordination motrice, une tachypnée, une tachycardie, puis peuvent survenir une perte de connaissance, des convulsions, un coma, un collapsus et à terme le décès si l’exposition se prolonge.[2]

Bien que cette asphyxie ne soit pas d’origine mécanique, il faut la mentionner ici. C’est une
pratique qui touche plus particulièrement les adolescents, et notamment lors des soirées
festives. Ils inhalent des gaz de différente nature, protoxyde d’azote, ou déodorant, laque …
propulsés par du propane ou du butane, dans un sac plastique, pour obtenir des effets
euphorisants, hilarants, des hallucinations visuelles, une sensation de lévitation, une volonté de
se couper de la réalité du monde et de ses soucis. Les adeptes de cette pratique oublient que cela
peut entraîner une perte de connaissance plus ou moins longue en fonction de l’hypoxie, un
décès par anoxie, voire un arrêt cardiaque réflexe. Quelques décès ont déjà été rapportés en
France dans les 5 dernières années, bien davantage en Angleterre, au Canada et aux Etats Unis.
Ces gaz se combinent ou se substituent à l’air lors des inspirations profondes, d’où l’inhalation
d’un gaz pur sans oxygène ou d’un mélange gazeux très appauvri en oxygène.

Docteur Jean Lavaud, juin 2018.

Inflammation du gaz
Pulvérisation du gaz et inflammation immédiate à l’aide d’un briquet reproduisant  un « lance flamme ». Risques d’incendie et d’explosion de la bombe soumise à une élévation de température entrainant une surpression excessive.

Le protoxyde d’azote … Le gaz hilarant
Le protoxyde d’azote est un gaz en vente libre sous forme de cartouche, par exemple pour la confection de la crème Chantilly. Il est dangereusement détourné par inhalation pour rechercher un effet euphorisant. 70% des utilisateurs signalent au moins un symptôme neurologique ou neuro musculaire !

Télécharger la brochure très complète du Conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CISPD) des communautés de commune des Vals du Dauphiné.

Regarder le reportage « Protoxyde d’azote: un « gaz hilarant » aux conséquences neurologiques lourdes » diffusé dans l’émission Quotidien sur TMC

 

[1] Extraits du manuel Jeux dangereux, méthodologie de prévention, l’Harmattan 2012
[2] Référence : Société Française de Médecine d’Urgence

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