Yannicke
Je n’ai jamais rien dit à mes parents même si durant plusieurs jours je n’étais pas très bien dans mon corps (fatigue) et surtout dans ma tête. Je n’ai rien dit non pas parce que je pensais que j’avais fait mal mais parce que ceci m’avait été tout simplement proposé comme un « jeu à la mode ». Je n’avais jamais entendu parler du jeu du foulard à cette époque, et le cas échéant, je n’aurais peut êre pas fait le lien compte tenu que nous n’utilisions pas de foulard !! C’est tout le paradoxe et le danger de cet horrible engrenage.
Les questions sans réponse fusaient dans ma tête : pourquoi avais-je fais ce jeu ? On m’avait dit que se serait génial et je n’avais qu’un mauvais souvenir ? avais je échoué? Quelle était cette sensation et cette lumière que j’ai vu ? Pourquoi j’entendais mes amis si loin de moi ?
Depuis ma découverte du site et du jeu du foulard, j’ai quelques réponses et j’ai contacté une des personnes qui étaient là ce jour là avec qui j’ai gardé un contact amical. Il a été surpris que je lui reparle de cet épisode mais il n’avait pas oublié !! Il m’a expliqué que j’avais tremblé de tout mon corps et qu’il a eu l’impression que ma respiration s’était arrêtée. Dans la panique, il a transformé en agressivité sona attitude envers Franck qui était l’initiateur du jeu. Par contre, lui en avait parlé à ses parents et ceux ci n’avaient pas relevé de gravité dans ses dires.. ils ont même pensé qu’il dramatisait ses propos ! En 1987, cette pratique n’était peut être pas identifiée et surtout pas médiatisée comme c’est le cas depuis peu par APEAS.
Je m’adresse aux parents de victimes: je pense que vous ne devez pas vous culpabiliser, vous ne pouviez pas anticiper le malheur qui vous a frappé. Votre enfant a été la victime d’un jeu idiot tout comme moi j’aurais pu l’être : sans savoir, sans comprendre, sans mesurer les risques.. l’enfance est innocente et le mot « jeu » n’inculque jamais dans un esprit le mot « mort ».
Avec le recul et l’âge adulte je me dis que si mon histoire s’était, elle aussi, mal terminée, mon regret aurait été que mes parents auraient peut être culpabilisés, tout comme vous, et qu’ils n’y étaient pour rien.
Je crois que le seul moyen d’arrêter ce fléau est la prévention et l’information auprès des enfants.